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"Crimes de guerre", un manuel du droit international humanitaire "Crimes de guerre", un manuel du droit international humanitaire PARIS,
6 nov (AFP) - Incitation au génocide, réfugiés, territoires occupés, armes
biologiques, enfants tueurs. Parce que la guerre est le théâtre des pires
violations des droits de l'Homme, l'ouvrage "Crimes de guerre"
(Autrement) en propose un abécédaire concis et pédagogique. "Le droit est toujours en retard d'une guerre", résume Françoise Bouchet-Saulnier, responsable juridique de Médecins sans frontières (MSF), dans son introduction. L'ouvrage, adapté d'une version anglaise, décline sur un même plan la triste litanie des nouveaux crimes de guerre apparus au cours des derniers conflits et la définition précise des violations des droits humains. De A comme "Actes de guerre" et "Apartheid", à Z comme "Zones grises en droit humanitaire international", en passant par T comme "Tchétchénie" et "Timor". Pour
les coordonnateurs de l'ouvrage, les journalistes Roy Gutman et David Rieff, le
droit de la guerre a basculé au début des années 90 avec les guerres en
Croatie puis en Bosnie. Ces
deux conflits, écrivent-ils, ont révélé un "mépris total des règles
de la guerre élaborées au lendemain de la seconde guerre mondiale" qui
avaient pour objectif de "tracer, même au coeur de la guerre, une ligne de
partage entre civilisation et barbarie". La
Bosnie, le génocide rwandais, la Tchétchénie et bien d'autres encore
multiplieront ensuite les signaux d'alarme. "Les guerres actuelles se
livrent non entre armées dont les officiers sont liés par des notions
d'honneur, mais entre combattants, souvent des enfants, qui ne sont pas des
soldats au sens conventionnel du mot", ajoutent-ils. Le
rôle des organisations non gouvernementales et para-étatiques, la fragilité
de la responsabilité pénale notamment lorsqu'elle devient transfrontalière,
deviennent de facto des thèmes de civilisation majeurs. Des
journalistes, juristes, professionnels du droit ont donc apporté savoirs et témoignages
pour distinguer un crime de guerre d'un génocide, un camp de travail d'un camp
de concentration, un déplacé d'un réfugié. Et aussi parce que toute généralisation
abusive noie la réalité des faits, brouille les cartes et empêche le
discernement des juges et des peuples. "Lorsqu'un
acte barbare que la conscience réprouve se trouve être un crime que la loi des
Nations condamne, alors, au delà de l'indignation, c'est justice qu'il faut réclamer",
justifie dans son avant-propos Robert Badinter, ex-garde des Sceaux et ardent défenseur
de la Cour pénale internationale (CPI). ("Crimes
de guerre", éd. Autrement, 445 pages, 38 euros)
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